Un simple boîtier

 


Je respire un instant. J’effleure mentalement le métal froid du boîtier, le cliquetis du remontoir, cette tension légère avant le déclenchement.

Je me lance.

Il repose sur le tissu comme s’il s’accordait une pause. Un instant de silence avant la prochaine image.

C’est un objet qu’on tient dans la main avec précaution, pas par peur de l’abîmer, mais par respect. Il a déjà vu tant de visages, tant de rues, tant de lumières changeantes. J’ai glissé la pellicule avec la lenteur d’un rituel, tendu la molette jusqu’au premier cran. L’Ilford 400, une promesse de grain, de contrastes profonds, d’ombres qui savent parler.

On dit que ces appareils ont une âme. Peut-être parce qu’ils obligent à l’attente, à la retenue. Pas de rafale, pas d’écran pour vérifier. Juste un déclenchement et l’espoir secret que l’instant a bien été capturé.

Je ne sais pas encore quelles images naîtront de cette pellicule. Mais déjà, en le regardant là, posé, je sais que tout a déjà commencé.


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Ecrit avec soin par un amoureux de l'écriture et de poésie.

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